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Bon Courage!

 

 

    Ecoutons-nous ce que nous disons ? Cette question peut paraître anodine, futile, voire même stupide.

    Et pourtant, lorsque l’on prend la peine d’y répondre, on découvre que nous ne sommes pas toujours conscients des intentions contenues dans nos discours.

    Pour s’en persuader, il suffit de prêter l’oreille aux formules habituellement utilisées pour clôturer les rencontres humaines.

    « Au revoir », « à bientôt », « good luck » (« bonne chance »), « take care » (« prenez bien soin de vous »), « que tout aille bien », « bonne route »…, et « bon courage » !

     L’inventaire est vaste et tellement révélateur de notre manière de penser.

    Ainsi, par exemple, « au revoir » ou « à bientôt ». Ces mots expriment le souhait d’une nouvelle rencontre, d’un lien qui se perpétue dans le temps et, peut-être même – si l’intonation avec laquelle ils sont prononcés est en demande – le désir d’instaurer une véritable dépendance dans la relation…

    « A bientôt, j’espère ! » Cette petite phrase ne traduit pas du tout la même intention qu’une expression comme « take care ». « Prenez bien soin de vous » ne comporte pas le projet d’une nouvelle rencontre.

    Au contraire, cette formule enjoint à celui qui est quitté d’assumer son chemin tout seul, comme un grand ; et elle laisse entrevoir une certaine confiance dans le fait que l’autre a en lui les ressources nécessaires pour y parvenir.

    Cela donne des ailes, la confiance. La bienveillance aussi d’ailleurs. Il est bon de s’entendre souhaiter « bonne chance », une « bonne route » ou « que tout aille bien », même si, derrière ces gentilles paroles, on peut deviner une certaine crainte.

    Il est vrai que le chemin n’est pas sans danger ; la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Le tout est de ne pas avoir trop peur. Quelques mots positifs peuvent nous y aider. A chacun ses grigris et ses amulettes protectrices.

    Faut-il pour autant se laisser souhaiter un « bon courage » ?

    Plus que tout autre, cette formule d’adieu est lourde de sens et de conséquences. Faut-il vraiment du courage pour vivre ?

    Est-ce réellement ce dont nous avons le plus besoin pour avancer sur notre chemin ?

    Les adeptes de l’encouragement semblent le croire. Du coup, de manière probablement non consciente, ils privilégient une vision négative, douloureuse et pessimiste de la réalité.

    Heureusement, la réalité est relative. Tous les humains ne se souhaitent pas un « bon courage » lorsqu’ils se disent au revoir.

    Ainsi, les anglo-saxons ne connaissent pas cette expression alors qu’en France elle est utilisée très souvent, beaucoup plus fréquemment que d’en d’autres pays francophones comme la Belgique, la Suisse ou le Québec.

    A chaque culture sa représentation du monde. A chaque être humain sa vision de l’existence.

    Lorsque l’on me lance un « bon courage », je réponds que je préfèrerais que l’on me souhaite une « bonne énergie » et un « grand enthousiasme ». Car, je me méfie de ces petites phrases qui sous-entendent que nous sommes des victimes de la vie.

    Ecoutons les mots que nous prononçons. Pensons-nous que la vie vaut la peine d’être vécue ? Ou estimons-nous qu’elle vaut la joie d’être expérimentée… même si elle ne se déroule pas toujours comme nous l’attentons ?

    Là est toute la question....