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Du bon usage des crises...

 

 

 

    C’est la crise ! Voilà trente ans que l’on nous rabâche les oreilles avec cette affirmation. On finissait par s’y habituer. Seulement voilà, depuis quelques mois, c’est du sérieux. C’est vraiment la crise ! Et, tous les médias s’accordent pour nous rassurer sur un fait : nous avons raison d’avoir peur.

    Articles de presse, débats radiophoniques, information télévisée : il y a de quoi être terrorisé. Et pourtant…

    Toutes les crises ne sont pas forcément des catastrophes. Il est peut-être temps de s’en rappeler. Car, quelle que soit la situation critique à laquelle nous sommes confrontés, celle-ci est le résultat d’une cascade de causes et d’effets.

    Chaque crise comporte donc un risque, le danger de ne pas comprendre les causes qui nous ont plongés dans le chaos et, du coup, la menace de nous y enfoncer davantage. En même temps, chacune de nos crises est une occasion inespérée d’identifier les raisons de son apparition. On peut donc considérer que chacune de nos crises constitue une opportunité de changer certaines causes afin d’obtenir d’autres effets.

    Ainsi, chacune de nos crises peut devenir une chance. A condition de bien vouloir envisager l’aspect positif du chaos – passage nécessaire à la naissance d’un nouvel équilibre.

    Considérer l’aspect positif d’une crise est difficile pour un être humain apeuré par l’idée de sa propre disparition. En particulier dans une culture comme la nôtre, construite sur les bases d’une analyse détaillée de la réalité. Car le souci du détail empêche parfois de comprendre la globalité d’une situation ; et une pensée avide de précisions finit souvent par devenir exclusive. Du coup, nous parlons de nos crises en les qualifiant de danger ou d’opportunité.

     Et, aveuglés par nos craintes, nous privilégions volontiers l’hypothèse du risque par rapport à celle d’une occasion d’évoluer. Tout est une question de point vue.

    Encore faut-il pouvoir choisir dans quelle direction évoluer. Identifier les causes à l’origine des crises que nous traversons est sans soute le meilleur moyen de définir quels changements nous devons adopter pour en sortir. Il s’agit alors de développer une vision juste pour menerune action juste.

    Car la justesse constitue la condition indispensable à la manifestation de l’harmonie, de l’équilibre et de la stabilité. Elle est le gage d’une bonne santé. Elle est le remède aux crises personnelles et collectives. Elle est la solution au chaos psychologique et physique qui mène à la maladie d’un individu. Elle est aussi le moyen de guérir le désordre social et économique qui sème le trouble dans nos communautés.

    Mais comment discerner ce qui est juste ? Peut-être en connaissant le fonctionnement de notre cerveau. En effet, ce merveilleux organe est le résultat d’une longue évolution, d’abord reptilienne, ensuite mammalienne et finalement plus spécifiquement humaine.

    Il traite l’information selon un ordre, un sens, que l’on pourrait appeler le « bon sens ». Ainsi, nous percevons tout d’abord la réalité physiquement comme les reptiles, nous la vivons ensuite émotionnellement comme les mammifères et, enfin, nous la pensons intellectuellement.

    De là à affirmer qu’une pensée juste devrait se fonder sur la qualité de nos sensations physiques et la valeur de nos expériences émotives, il y a un pas que nous pouvons franchir avec confiance.

    Une vision juste devrait s’élaborer en lien profond avec la réalité matérielle et émotionnelle. Cela nous éviterait de délirer, dans le sens latin du verbe delirare : sortir du sillon. Le sillon du « bon sens ». Nous ne pourrions plus affirmer qu’il faut continuer à polluer la planète sur laquelle nous habitons, faire la guerre à nos voisins, sacrifier nos besoins essentiel au nom d’un dieu que nous nommons « argent ».

    Nous ne pourrions plus prétendre qu’en dehors de ce que nous appelons la « croissance » il n’y a pas de salut. Tout à coup, la crise ne serait plus. Et, sans doute, pour longtemps.

 

    "nouvelles clés 2009"